Wednesday, August 29, 2007

FETE À BIBI

Today, c’est le jour du Birthday à Bib. Pas que c’est mal, mais la noche se la joue tranquignolette. Le club où j’ai atterri n’est pas mal du tout, mais comme on est dimanche, les gens s’économisent pour le boulot qui les attend lundi matin. L’économie c’est l’antithèse de mézigue, ça colle pas sur mon blaze. Une pige de plus, ça s’arrose, que dis-je, ça se défonce. Je veux des bulles de la bile et de la baston. Faut que ça swing. J’ai rien contre les rengaines sulfureuses « jazzy », mais seulement aux petites heures du mat, quand ma boîte à musique a le cornet tordu. De toute façon, c’est la fête à Bibi, c’est Bib qui décide. Un peux comme si j’étais dieu. C’est vrai quoi, disons les choses comme elles sont.
Nonobstant cette envolée totalitaire. Je ne suis pas maître de ma soirée. L ‘approche les onze heures et le whisky m’a vidangé le sang pour le remplacer par un « gaz oil » brûlant aux vapeurs corrosives. À ce train-là, tel Cendrillon, je vais marcher sur les cils aux douze coups de minuit.
Pour rajouter à mon naufrage éventuel, y’a pas de souris à mille lieux à la ronde, sûrement because qu’hier y’a eu trop de « fais-moi mal Johnny-Johnny ». les garçons de nos jours j’vous dis pas comme ils sont pas assez gentils…
Parlant de minet, va me falloir arpenter la « calle » pour que le « catz » que je suis puisse se faire les griffes, question d’évaporer la somnolence.
Je sors du club par la porte arrière, celle qui donne sur une ruelle toute poiqureuse, fleurant bon les vidanges et l’intimité à trois dollars le suçon. Au bout de celle-ci, y’a une minette qui joue les parcomètres. Elle a racolé un mec nerveux qui regarde constamment derrière lui question de pas avoir été suivi par bobonne. C’est un gentleman, je vois bien que c’est sûrement le seule bon type que la nénette va s’envoyer pour le mois. Ça va me réchauffer le cœur si j’arrive à gâcher leur noce de carton pâte. Bibi, c’est un méchant mes poussins, mais un loup qui s’assume alors…
L’ont à peine fait leurs salutations aux préliminaires, que je m’élance vers eux. J’ai le feu dans les veines et je respire déjà l’odeur ferreuse du jus rouge. Ma tête s’enfonce entre mes épaules, je roule des mécaniques façon bulldozer. Mes battoirs fendent l’air, impatients qu’ils sont de percuter la matière dure et légèrement coussinée qu’est l’amalgame des os recouverts de muscles et de chair.
Cette samba va être salissante, je veux sentir la visqueuse chaleur du sang sur mon visage et dans mon cou. Que les éclaboussures me fassent des peintures de guerre. Je veux hurler à la lune, surplombant ma victime comateuse. Impact dans cinq, quatre, trois, deux et un…
C’est la souris qui embrasse mon « brassknucle » en premier. Un côté de sa calebombe a cédé. Le tout en silence. Y’a eu qu’une vibration molle et sans écho. le coup n’était pas direct, il à glissé sur les cheveux de la demoiselle. Comme un bruissement dans l’herbe. Elle perd toute coordination. Bien qu’étant de dos, elle me fixe presque dans les yeux à la façon d’un hibou. c’est la fin trajet pour la pouffiasse, elle embrasse la ruelle une dernière fois. Bien qu’elle ait quelques convulsions, c’est pas garant de sa santé.
Le guignol est un rapide. Il esquive par la droite, mais ma paluche le saisit par le côté du visage et mon index pénètre son globe oculaire. Comme la prise est bonne, je referme ma poigne de fer. Il crie et ça m’agresse. Mais bon, la vie peut pas être parfaite!
Pour le faire taire, je percute sa tête, toujours au creux de ma patte, sur le mur qui nous surplombe. Une fois, on comprend le mouvement, deux fois c’est la victime qui allume sur la situation, trois fois on y met de la force et on s’emballe pour répéter le mouvement à l’infini. Comme je suis pas un débutant, j’anticipe le fracas mou-dur qui ne sème pas la panique dans mes tranchées. Au contraire, je mords ma lèvre parce que c’est la seule partie de mon corps qui n’est pas tendue. Je ne frappe plus, j’écrase en vrillant question que sa tête passe entre les briques.
Ses lèvre molles articulent un pourquoi. Alors je force de plus belle, mes broques noir et blanc aux semelles de cuir en glissent sur le gravier et soulèvent la poussière. Je ne veux pas qu’il articule un mot, ce que je vis c’est un truc perso, écraser sa belle soirée que je n’ai pas eue, la tendresse féminine qui nous fait sentir superman. Je veux qu’il disparaîsse dans le mur, je veux le brimer, le voir paniquant comme un gamin qui cherche sa mère, que moi je n’ai pas eue. Si moi je n’y ai pas droit, personne n’y à droit.
-C’est bien clair ! petit schtroumpf ! Que je crie sans même m’en apercevoir.
-S’il vous plaît, j’ai une femme, des enfants que j’aime !
-Pas moi ! tu entends ? pas moi, est-ce que tu peux comprendre…pas moi !
-Je suis sorti parce que c’est ma fête aujourd’hui…je vous ai vu au bar, j’ai failli aller vous voir pour partager un verre. Dit-il à moitié dans les vapes. À moi de rugir en le percutant au mur à chaque syllabe de mon cri du cœur :
-Tu n’est pas venu! une larme de crocodile coule sur son visage.
-Ce n’est pas comme ça que ça marche les larmes !
et je frappe, je frappe, je frappe.
Passé un certain stade, le poivrot se la joue somnolent insensible et m’abandonne à moi-même. Je le réanime en frottant son visage de gauche à droite sur le mur de brique au mortier inégal. Peine perdu. Mes bras, épuisé le laissent s’éffondrer au sol. Suite et fin. Un trou dans le pays, une crevasse non-ensevelie dans mon cœur…le voile rouge se dissippe. Je reviens à la réalité.
-Bon, et alors ! me dis-je à moi même.
De ma candeur naturelle, je suis affligé par les deux petits tas qui jonchent le sol. Vont être affamés because qu’en ville, y’a pas de pissenlit.
Une bonne douche, et je sens que je vais dormir comme un poupon. En attendant que la digue se remplisse et cède à nouveau.

À plus mes bichons… mortuairement vôtre

Bibi.

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